L’EAU A PARIS
Paris a décidé de confier à un opérateur public unique la gestion de l’ensemble du service de l’eau, depuis la production jusqu’à la distribution.
Anticipant la fin des contrats de délégation de service public (fin 2009 pour la distribution et fin 2011 pour la production) l’équipe municipale a conduit des études à partir de 2006 pour améliorer l’organisation du service, en concertation avec l’ensemble des acteurs du secteur. Cette réflexion ouverte a conduit la municipalité à choisir un opérateur public unique.
La restructuration voulue par la Ville de Paris doit optimiser le service par une rationalisation de son organisation.
Elle part du constat que la production de l’eau est une activité stratégique compte tenu des tensions que l’on peut craindre sur la disponibilité et surtout la qualité de la ressource, ainsi que du contexte réglementaire en évolution permanente. La municipalité a donc écarté toute forme de délégation pour ce pan de l’activité.
En remplaçant les trois acteurs responsables du fonctionnement du service, l'opérateur unique met ainsi un terme à l’éclatement et au recoupement des responsabilités. Comparé au scénario d’un service composé de deux structures, l’une de production et l’autre de distribution, il doit permettre de supprimer les doublons et de réaliser des gains économiques au bénéfice de l’usager.
En créant un opérateur public unique, la Ville de Paris se donne les moyens de garantir un meilleur suivi de la gestion et de la qualité de l’eau en intégrant des problématiques de long terme, telles que les préoccupations environnementales et patrimoniales, parfois peu compatibles avec une logique de résultats de court terme.
C’est dans cette logique que la totalité des recettes d'exploitation de la nouvelle organisation demeure réinvestie dans le service, qu'il s'agisse de financer des infrastructures ou de maîtriser les coûts facturés à l'usager.
Le nouveau service public de l’eau permet également de répondre aux exigences sociales et démocratiques qui structurent le principe même de l’action municipale par la mise en place d’un dispositif social adapté et par une plus grande participation des usagers aux prises de décision qui les concernent.
Eau potable et non potable
La population de Paris s’élève à environ 2.215.197 habitants auxquels viennent s’ajouter, dans la journée, les 2.000.000 de personnes qui travaillent : soit au total 4.175.000 consommateurs.
La Mairie de Paris a confié à Eau de Paris, la mission d’alimenter en eau cette population.
850.000 m³ d’eau potable et 400.000 m³ d’eau non potable sont produits quotidiennement. En période de pointe de consommation, la production peut dépasser 1.100.000 m³/j. 60 % (environ 500.000 m³ par jour en moyenne) des besoins sont couverts par des eaux souterraines, captées dans un rayon de 150 km autour de la capitale et acheminées à travers 4 aqueducs dont la longueur totale dépasse 500 km.
L’appoint (40 %) est fourni par des eaux puisées en Seine ou en Marne, puis traitées dans trois établissements filtrants : Saint-Maur, Ivry et Orly, dont les capacités maximales de production respectives sont de 280.000 m³/j, 175.000 m³/j et 300.000 m³/j. L’eau est ensuite refoulée vers les réservoirs à travers 100 km de conduites d’un diamètre pouvant atteindre 2,50 m.
Le stockage de l’eau potable est assuré par 7 réservoirs, d’une capacité totale de 1.200.000 m³, soit plus d’une journée de consommation. La capacité de stockage de l’eau non potable, répartie sur 9 réservoirs, s’élève à 180.000 m³.
Les réseaux de distribution sont constitués de 1.800 km de conduites d’eau potable et 1.600 km de conduites d’eau non potable, installées en égouts. La plupart des canalisations sont en fonte à joints en plomb. On recense plus de 2.000.000 de joints.
Un centre d’exploitation contrôle 24 heures sur 24 le fonctionnement des réseaux et la pression ; celle-ci est toujours au moins égale à 3 bar dans le réseau d’eau potable, ce qui permet d’alimenter les immeubles jusqu’au 7eme étage (les constructions plus élevées doivent comporter une installation intérieure de surpression).
Le réseau fluvial de la Ville de Paris est, par ailleurs, un réseau de voies navigables de 130 km de longueur.
Assainissement
Le réseau d’égouts parisien collecte et évacue en moyenne 1.300.000 m³/j d’effluents par temps sec. Ce réseau est constitué par un ensemble d’ouvrages du type unitaire qui recueillent par conséquent les eaux usées et les eaux pluviales.
La longueur totale des ouvrages, tous visitables, à l’exception de quelques siphons sous-fluviaux, atteint 2.100 km. Le réseau comporte un très grand nombre d’ouvrages accessoires :
- 26.000 regards d’accès, distants d’environ 50 m,
- 18.000 bouches d’égouts
- plus de 63.000 branchements particuliers.
En outre, un programme de fermetures progressives des 6.000 réservoirs de chasse, placés en tête de chaque égout élémentaire, a été entrepris en 1991 afin de limiter la consommation d’eau non potable et de réduire les apports d’eaux claires aux stations d’épuration.
La Ville de Paris et les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne se sont regroupés, en 1970, pour former le Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne(S.I.A.A.P.), qui décide de la politique à suivre et des investissements à réaliser en matière de transport et d’épuration des eaux usées de l’agglomération parisienne.
Le S.I.A.A.P. a adopté en mars 2007 son nouveau schéma directeur d’assainissement conduisant à 11 milliards de francs d’investissement en 5 ans.
La pièce maîtresse des installations d’épuration des eaux de l’agglomération parisienne reste la station d’Achères qui est alimentée par quatre grands émissaires d’un diamètre intérieur pouvant aller jusqu’à 4 m dont la longueur totale dépasse 60 km. Un 5eme ouvrage est en construction. La station d’Achères, d’une capacité de 2100 000 m³/j, est la plus importante station de traitement des eaux usées d’Europe. Autre ouvrage important pour l’assainissement de l’agglomération parisienne, la station d’épuration de Valenton. Sa première demi-tranche, d’une capacité de 150 000 m³ d’eaux usées/jour, a été mise en service en novembre 1987, la deuxième demi-tranche de capacité égale, a été mise en service en juillet 1992. Elle traite à la fois la pollution carbonée et azotée, ce qui est une première en Europe pour une installation de cette importance.
Le S.I.A.A.P. exploite également les stations d’épuration de Colombes et de Noisy-le-Grand et les champs d’épandage de la région d’Achères.